SAINTE-LIZAIGNE
DISCOURS DES VŒUX DU 23 JANVIER 2023
Mesdames, Messieurs, chers Amis,
Vous connaissez ma formule rituelle : « il n’est de bon discours qui ne commence par des mercis ». Merci donc pour votre présence ; présence qu’il est d’usage (mais qu’il est juste aussi) de qualifier de nombreuse, merci à mon équipe municipale de m’aider et de m’accompagner fidèlement, merci au personnel communal de s’investir avec dévouement au service de la population, merci aux membres des associations et à celles et ceux qui les président de donner une vie, une âme à notre village, merci à nos enseignants de façonner avec intelligence le savoir et le savoir être de nos enfants. Merci à vous qui croyiez à notre commune et qui contribuez à embellir son image ; de quelque manière que ce soit.
Mais si je ne craignais pas d’être décalé, je devrais commencer plutôt par vous remercier de nous avoir élus aux municipales de mars 2020 ; voilà presque trois ans. En effet, ce sont des remerciements que je n’ai jamais eu l’occasion de formuler devant vous, de vive voix. Ce diable de covid nous a empêchés depuis trois ans d’être « en présentiel », pour reprendre un néologisme du vocabulaire covidien. Depuis trois ans, pas de cérémonies de vœux, peu ou pas d’inaugurations ou de manifestations qui nous permettent de nous réunir et qui me donnent l’opportunité de vous parler. Rassurez-vous quand même ; si je n’ai pas prononcé de discours des vœux devant vous depuis trois ans, celui-là ne sera pas trois fois plus long que les autres pour autant. Mes conseillers, inquiets de cette logorrhée trop longtemps contenue, m’avaient suggéré de mettre à disposition de chacun d’entre vous une chaise, de crainte que vous ne soyez saisis d’une faiblesse sur les jambes.
Non, je me cantonnerai à ce que l’on peut dire et à ce que l’on doit dire de façon académique dans un discours de début d’année : revenir sur les actions de l’année précédente, annoncer celles de 2023 et terminer par des considérations plus générales : des craintes, des espoirs, des envies et ma vision de ce métier de maire.
Pour ce qui est des réalisations de l’année 2022, on peut dire sans forfanterie qu’il y a eu coïncidence entre les promesses faites en début d’année et les réalisations que l’on est à même de mesurer aujourd’hui : des travaux de voirie (la réfection du bas des Monts, la création de parkings supplémentaires place Jean-Jamet), l’acquisition d’un tracteur, la plantation d’une nouvelle vigne, la mise en place d’un troisième columbarium, la décision d’acheter le bâtiment de l’ancienne boulangerie pour le mettre à disposition d’un porteur de projet, l’ouverture du commerce multiservice « l’Atelier » et le renouvellement d’un kilomètre de canalisation d’eau potable. Le compte y est et l’équipe municipale peut s’en féliciter légitimement sans tomber pour autant dans la l’autosatisfaction. Et elle pourrait pourtant s’honorer, sans crainte, d’autres réalisations et acquisitions qui ont émaillé l’année : des travaux de bordurage au Petit Bois, l’achat d’une prairie de près de deux hectares sur la rive de la Théols et, encore et toujours, cette volonté de mettre à l’honneur le végétal. En 2022, ce sont 140 rosiers qui auront été mis en place, 7000 bulbes, 3000 pieds de vigne, 800 vivaces et plus de 120 arbres et arbustes. Certains sont encore en jauge du fait de la pluie mais tout cela sera définitivement en place dans le trimestre.
Toutefois, à Sainte-Lizaigne comme partout ailleurs, 2023 s’annonce sous de moins bons auspices. Et personne parmi vous n’en sera surpris. Je ne vais pas vous en énumérer les causes, vous les connaissez aussi bien que moi. Je ne vais pas non plus me lancer dans une trop longue et trop facile diatribe contre le gouvernement, je n’ai ni leçons à lui donner ni formules-miracles à lui proposer. Et croyez bien que je le regrette.
Voilà deux mois, au cours de sa dernière séance, notre Conseil municipal a détaillé ses orientations budgétaires pour 2023. Et il a fait preuve de beaucoup de modestie parce qu’il sait pertinemment les incertitudes qui pèsent sur son budget. Nous ignorons en effet jusqu’où s’envolera l’inflation, jusqu’à quel degré les denrées qui composent « le panier du Maire » (une formule popularisé fut un temps par André Laignel) vont impacter nos charges de fonctionnement. Mais tout cela va rendre l’exercice budgétaire difficile et la seule certitude que nous ayons, c’est que notre marge d’investissement risque de s’en trouver drastiquement diminuée.
Votre Conseil municipal a donc resserré son champ d’investissement sur deux projets prioritaires : la réfection de la chaussée de la rue de Reblay et l’agrandissement de la Maison d’Assistantes Maternelles de la place Jean-Jamet.
Pour le reste, je ne vous fais aucune promesse. Ce sont des projets de « deuxième rideau », comme je les qualifiais dans l’éditorial du Bulletin municipal annuel que vous venez de recevoir dans vos boîtes à lettres. Mais je ne résisterai pas toutefois au plaisir d’en énumérer quelques-uns, histoire de me bercer d’illusions. C’est, par exemple, l’achat d’un véhicule électrique, la réalisation avec le concours d’Indre Nature d’un inventaire de la biodiversité communale, la réfection partielle en partenariat avec la commune des Bordes de la réserve en eau potable de la station des Rouachères, l’acquisition d’une bâche de récupération des eaux de pluie pour l’arrosage de nos fleurs annuelles, la poursuite des programmes de plantation de végétaux (un point fort et une constante à Sainte-Lizaigne) avec la participation toujours très appréciée de l’association des Jardiniers bénévoles de notre commune.
Et puis, comme je ne cesserai jamais d’être un doux rêveur et de croire aux potentialités de notre village, il y a aussi les projets de « troisième rideau », ceux que l’on hésite à évoquer de crainte d’être pris pour un fou. Mais là encore, laissez-moi quand même en évoquer deux auxquels je tiens tout particulièrement :
Il y a à Néroux un ancien château d’eau, pas si ancien que ça d’ailleurs puisqu’il a été construit en 1969 pour relayer l’adduction d’eau potable des hameaux les plus éloignés. Mais, comme au début des années 80, un surpresseur a été installé sur le château d’eau principal de Villiers-les-Roses, celui de Néroux est devenu inutile et il est à l’abandon depuis quarante ans ; une sorte de verrue dans le paysage. Or, abattre un bâtiment est un investissement coûteux, et à fonds perdus. Il nous est donc venu cette idée : celle de le transformer en moulin à farine. L’idée a plu à Engie, le développeur de notre dernier parc éolien, qui nous aiderait dans ce projet. Après tout, les éoliennes ne sont-elles pas de modernes moulins à vent ? Ne sommes-nous pas également au cœur d’une immense plaine de céréales, matière première pour alimenter un moulin à farine ? L’idée est en train de faire son chemin et si les aides sont à la hauteur de mes espérances, nous nous lancerons dans cette idée tout à fait originale et cependant pleine de sens au cœur de ce grenier à blé qu’est notre Champagne berrichonne. Nous en reparlerons pour vous dire si ce chantier est financièrement envisageable.
Une deuxième idée (tout aussi fantasque, je vous le concède) me taraude : celle de donner à notre village une identité culturelle plus marquée. Certes, nous avons toujours bataillé pour que notre village se démarque et s’identifie. Et Sainte-Lizaigne existe bel et bien maintenant dans les esprits et sur une carte de géographie. C’est le village aux 100 000 bulbes, le village aux fresques, le village qui a conquis sa deuxième fleur et qui continue inlassablement de planter, le village qui a fait le pari du retour du genouillet, ce cépage qui occupait des milliers d’hectares en Champagne berrichonne au XIX° siècle. Alors, je me suis dit : pourquoi ne pas oser une autre marque identitaire ? Et si nous jalonnions le cœur de notre village de statues à taille humaine qui symboliseraient les particularités et l’Histoire de Sainte-Lizaigne ? Et nous commencerons cette année avec deux statues d’enfants : l’un se lamentant au pied du Monument aux Morts devant la plaque où figure le nom de son père, l’autre (une fillette) laissant s’échapper un oiseau devant le Monument de la Paix. J’aimerais que ces deux premières statues puissent être portées par des associations du village et nous y travaillons avec les présidents. En 2024, nous continuerions avec une statue de Sainte-Lizaigne, patronne de notre village et celle d’un ouvrier portant sa musette en se hâtant pour rejoindre son usine, la Robinetterie. Il est prévu aussi au fil du temps un faucheur battant sa faux, des vignerons au repos, la Dame aux roses de Villiers et une bergère gardant ses moutons berrichons de l’Indre. Tout un itinéraire patrimonial et touristique qui ne verra peut-être jamais le jour ou seulement dans la tête d’un maire un peu rêveur et dans celle de l’artiste local qui a été sollicité : Christian Hirlay.
Mais à l’annonce de ces derniers projets, je vous sens inquiets. Pourtant, rassurez-vous !
Rassurez-vous ! Je ne suis pas en lévitation. Je garde les pieds bien ancrés en terre, comme ceux de mes statues idéales et comme ceux du paysan que j’ai toujours été et que je resterai toujours.
Rassurez-vous ! Je n’ai pas oublié ma feuille de route et je sais que nous arrivons à mi-parcours. J’ai édité pour mon Conseil municipal notre profession de foi de mars 2020 pour que nous nous posions les seules questions qui méritent d’être posées : où en sommes-nous de nos promesses électorales ? Et serons-nous capables de les tenir d’ici trois ans ?
Rassurez-vous ! Faire des économies et des économies d’énergie particulièrement, ça nous intéresse ! Nous y travaillons et d’ici un an, il y a fort à parier que l’ensemble de notre éclairage public soit passé aux leds.
Rassurez-vous ! Nous ne dilapidons pas l’argent des contribuables que vous êtes et j’espère même – bien que je ne l’aie jamais promis – que nous serons capables de diminuer de plus de 50% l’endettement du budget général de la commune d’ici la fin de ce mandat.
Rassurez-vous ! Les sentiments qui m’animent dans mon métier de maire sont toujours les mêmes. Ils s’appellent Fidélité à un territoire, Fierté de représenter son village et ses habitants et Amour de la terre de ses ancêtres.
Rassurez-vous définitivement ! Ces sentiments-là, ils me guideront jusqu’au bout de mon chemin.
Bonne année à vous, bonne année aux vôtres et bonne année à Sainte-Lizaigne.
Merci de votre attention.
Lundi 23 janvier 2023